Rien ne manque à ce qu'on pourrait qualifier, si le sujet n'était pas si grave et si douloureux, de roman-feuilleton politico-administratif : à la tradition quasi séculaire du secret, ont succédé des demi-vérités, auxquelles se sont surajoutées des erreurs d'appréciation, relayées par une surmédiatisation, dans un climat devenu passionnel. Grâce à ce travail de recherche exemplaire, mené pendant quatre ans selon les méthodes éprouvées des historiens, la commission a pu, à la fois établir l'historique de la persécution des juifs entre 1940 et 1944, celui des avatars administratifs des fichiers, et des enjeux de mémoire qu'il implique encore aujourd'hui.