Jean de Gerzat a une femme charmante, deux fils attachants, un vieil oncle original. C’est une bonne famille de jadis que les temps nouveaux ont un peu désorientée, mais qui continue à vivre bien, dans une certaine tradition, sans soucis financiers. Une existence si calme, si unie qu’un jour Jean de Gerzat bazarde tout pour aller vivre avec femme et enfants dans une grande propriété isolée qu’il a acquise dans le Jura. Il bûcheronne, défriche, court le pays, laisse s’épanouir la violence qui est en lui. Les siens le regardent sans comprendre - et lui, comprend-il ? Il va plus loin, seul, cette fois : au Mexique. Un moment, il partage la vie dorée de la colonie étrangère de Mexico : Paris en plus mesquin. Alors, plus loin encore : dans une grande exploitation agricole, dont un ami lui a confié la gérance. Maître et responsable d’hommes et de biens, comme furent les siens, en d’autres temps. Avec tous les devoirs qui en découlent. Sans joie, sans illusions, mais… Ainsi va cette histoire, de case en case, comme au jeu de l’oie. On peut la prendre comme un conte et suivre, avec le plus vif plaisir, les personnages pas à pas. On peut aussi, sous l’anecdote, sentir le malaise d’une société qui n’en finit pas de mourir et d’une autre qui n’en finit pas de naître… Un ton, une allure, des convictions et des humeurs — et l’ironie propre à François Clément —, cela fait un livre d’écrivain.