L’organisation contemporaine du savoir est telle que la notion d’humanité y joue une position relativement ambiguë. D’un côté, le développement des sciences de l’homme depuis le milieu du XIXe siècle, fait de l’humanité un domaine épistémologique de premier ordre. D’un autre côté, les notions de « nature humaine », d’« humanité » voire d’« humanisme » font régulièrement l’objet d’attaques frontales : en témoignent les différentes formes de morale ou de politique « antihumaniste », le constat philosophique de la « mort de l’homme » ou l’annonce d’une ère historique « post- ou trans-humaniste ». Or, ces différentes acceptions de la notion d’humanité ne se superposent pas. Le groupe de recherche « L’humain impensé » cherche à clarifier la nature des débats contemporains autour de cette notion. Les différentes contributions présentées dans cet ouvrage participent à cet effort, en interrogeant l’humain aux prismes des questions de la philosophie, du langage, de l’art, et de la technologie.