À quels critères et à quelles exigences répond la « fabrication » des élites du monde nomade ? Quelles sont les métamorphoses qui les travaillent dans un environnement politique, économique, social et cultures en pleine mutation ? Ce volume à plusieurs plumes appréhende la question à travers deux exemples : les Touaregs et les Maures. Il s’interroge sur la hiérarchie des savoirs mobilisés et valorisés dans chacune de ces sociétés, sur les pratiques et les pouvoirs d’action auxquels ils conduisent, sur les conditions nécessaires à leur perpétuation ou au contraire à leur invalidation. La notion d’élite est explorée ici dans une acception large, comme la représentation en vigueur dans une société donnée des « personnes les meilleures, les plus remarquables d’un groupe » (Littré, Le Robert). Elle est étudiée dans une perspective diachronique qui met en avant l’évolution des modalités de transmission des connaissances et de leur contenu. Les correspondances apparaissent multiples entre les divers types de savoirs et de pouvoirs. La transformation de l’ordre du politique, en particulier, a des répercussions évidentes sur l’ensemble des autres domaines, qu’ils concernent les modes d’interprétation et de gestion du social du culturel, de l’économique, du sacré...